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Éditorial de L’AF 2905 : Fondamentalisme républicain

20 Mars 2015, 11:19am

Publié par AF Provence

Éditorial de L’AF 2905 : Fondamentalisme républicain

« Les superstitieux sont dans la société ce que les poltrons sont dans une armée : ils ont et donnent des terreurs paniques », a écrit Voltaire dans son Dictionnaire philosophique. La panique n’est pas seulement mauvaise conseillère. Elle révèle aussi la nature profonde de ceux qui sont emportés par elle, ou font mine de l’être, et qui, de ce fait, la sèment.

Quand c’est un chef, ou un sous-chef, qui tente de jeter ce mauvais vent, non pas dans les rangs de l’ennemi mais dans ses propres rangs, son indignité est proportionnelle à ses responsabilités — même et surtout s’il le fait par calcul, car ce calcul est méprisable.

Manuel Valls aurait « peur ». Il aurait peur que la France ne se « fracasse » sur le Front National, quand elle se fracasse surtout sur la politique du gouvernement. Alors que les sondages virent de nouveau au rouge, ou plutôt au bleu marine — l’ « esprit du 11-janvier » semble bien oublié ! —, c’est, de la part du premier ministre, avant tout un terrible aveu d’échec, car, qu’il soit sincère ou qu’il surjoue son « angoisse », il avoue ainsi la défaite de l’actuel pays légal, gauche et droite parlementaires confondues, à répondre aux inquiétudes des Français. Mais c’est aussi un terrible aveu de cynisme : lui, qui, comme ministre de l’intérieur, avait réussi à s’attirer la sympathie des électeurs de l’UMP plus encore que des socialistes en campant un Clemenceau de sous-préfecture, voilà que, devenu premier ministre, et aspirant ouvertement à la fonction suprême, il révèle son incapacité à prendre de la hauteur et tente de détourner par l’invention d’une menace imaginaire — la résurrection de la Bête immonde — l’attention des Français de la triple augmentation du chômage, de l’insécurité et de l’immigration. On dira qu’il assume parfaitement son rôle de garde du corps présidentiel, dévolu traditionnellement, sous la Ve république, au premier ministre ? Peut-être. Mais l’essentiel n’est pas là. Son objectif est de susciter dans la société ce qu’il dit craindre pour elle, à savoir cet esprit de division, voire de guerre civile, consistant à opposer les Français les uns aux autres en allant jusqu’à dénier à certains d’entre eux la qualité de bons Français. Car ce serait un contresens de conclure, du fait qu’il n’arrive manifestement plus à maîtriser ses nerfs, qu’il dérape, lorsqu’il revendique la stigmatisation du Front national et s’emporte, devant les caméras, à l’Assemblée nationale de manière obsessionnelle contre Marion Maréchal-Le Pen ou disproportionnée contre le député UMP Darmanin critiquant la politique pénale de Mme Taubira. Cette agressivité verbale est bien celle d’un de ces « superstitieux » dont parle Voltaire, mais d’un superstitieux calculateur.

 

Éditorial de L’AF 2905 : Fondamentalisme républicain

Superstitieux de la république, Manuel Valls l’est à tout coup, avec tout ce qu’entraîne la superstition : sanctification de ce qu’on adore — la république —, déni de réalité, diabolisation et exclusion de l’adversaire, déformation et censure des idées — Zemmour fait partie des « soi-disant intellectuels » qui « ne méritent pas qu’on les lise » —, enfermement dans un discours incantatoire — « les valeurs de la république » — qui finit par tourner en rond et surtout par justifier le contraire de ce qu’il prétend défendre. Ainsi Manuel Valls n’a pas condamné les propos de Mme Taubira qui, dépitée d’être passée du statut d’icône ambulante à celui de simple « tract ambulant », qui plus est pour le FN, a agoni d’injures personnelles le député Darmanin et traité ses critiques de « déchets de la pensée humaine », ce qui en dit long sur l’instrumentalisation, par le garde des sceaux , des imbécillités racistes dont elle a pu faire l’objet : l’objectif est d’interdire a priori toute mise en cause de sa politique en usant des mêmes procédés abjects — la déshumanisation — dont elle dénonce l’usage à son encontre. Mais pourquoi Manuel Valls aurait-il repris son ministre de la justice, puisque l’exclusion, voire la déshumanisation, de celui qu’on désigne comme « l’adversaire principal », en l’occurrence « l’extrême droite », fait partie de l’idéologie de la gauche ?

Car l’ « extrême droite » n’est pas seulement « l’adversaire principal » «  de la gauche mais du pays » — c’est la rhétorique de l’ennemi intérieur contre lequel, à terme, tout sera permis. Si, en effet, « l’extrême droite ne mérite pas la France » ou si « le Front national n’aime pas la France », ses électeurs s’excluent d’eux-mêmes de la communauté nationale. Déjà, avant 1789, l’abbé Sieyès, dans Qu’est-ce que le Tiers-Etat ?, retranche de la communauté nationale les aristocrates et les membres du clergé, les désignant d’avance au massacre, et avec eux, de manière tout aussi effroyable et en bien plus grand nombre encore, ceux du peuple qui « ont trahi » le Tiers-Etat en se soulevant contre la révolution et se voient aussitôt traiter, en paroles et en actes, comme des bêtes sauvages. Oui, Manuel Valls, fondamentaliste républicain héritier fidèle des « grands ancêtres », cherche à exercer, à l’encontre de ces mauvais Français que ce bonhomme de François Hollande veut « arracher » à leurs mauvaises tentations, cette terreur, pour l’instant morale, en les « stigmatisant » — il a employé le mot —, c’est-à-dire en les désignant à la vindicte de leurs compatriotes. Il va jusqu’à singer Saint-Just désignant les traîtres de son camp : Michel Onfray a ainsi fait les frais de la dénonciation matignonesque. Ce qui a valu à notre imprudent imprécateur, de la part du philosophe hédoniste, d’être qualifié de « crétin » : n’est pas Saint-Just qui veut...

Un superstitieux de la république, donc, mais un superstitieux calculateur. Car Valls cherche bien sûr dans l’immédiat à atténuer la déroute annoncée du parti socialiste aux départementales, puis aux régionales en décembre : désigner l’ennemi de la république pour resserrer les rangs ne peut pas faire de mal. Mais il prépare surtout les esprits des Français pour 2017, en cas, probable, de présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Car il préjuge — sans trop croire certainement à une victoire de la présidente du FN —, que l’affaire sera autrement sérieuse qu’en 2002. Et qu’il faudra peut-être, entre les deux tours, employer des moyens plus vigoureux que des défilés de potaches conduits par leurs professeurs comme au plus beau temps des démocraties populaires ou des media prenant directement leurs ordres place Beauvau. Il compte rester jusqu’en 2017 à Matignon, même en cas de cuisante défaite électorale en mars et en décembre, en féal premier ministre prenant tous les coups à la place de son suzerain, et fait dire qu’il n’envisage de toute façon pas l’Elysée avant 2022. A moins qu’il ne faille se dévouer en 2017 face à l’éventualité, réelle ou supposée, de graves événements ? On y aura en tout cas préparé les esprits en ayant durant deux ans « stigmatisé », c’est-à-dire désigné aux bons Français, comme ennemis, ceux de leurs compatriotes « qui ne méritent pas la France ».

François Marcilhac - L’AF 2905

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Jean-François MATTÉI n'est pas oublié

19 Mars 2015, 10:59am

Publié par AF Provence

Jean-François MATTÉI n'est pas oublié

Nous n'oublions pas que Jean-François Mattéi faisait partie du Comité de Parrainage de Politique magazine; qu'il avait participé aux rassemblements royalistes des Baux de Provence; qu'il assistait chaque année non seulement à la Messe du 21 janvier, à Marseille, mais qu'il est intervenu dans presque tous les dîners-conférences qui ont suivi; qu'il était présent, en septembre 2012 à la journée d'hommage à Charles Maurras, organisée à Martigues par les Amis de la Maison du Chemin de Paradis et que, précisément, il y était intervenu pour traiter du premier des livres de Charles Maurras, ouvrage qui, justement a pour titre Le Chemin de Paradis; nous n'oublions pas que Jean-François Mattéi a écrit dans Lafautearousseau; qu'il a donné de nombreuses et remarquables conférences dans nos Cafés politiques de Marseille et d'Aix-en-Provence; enfin qu'il est aussi intervenu dans plusieurs colloques de la Restauration Nationale et dans une réunion du CRAF, à Paris.

Une des dernières interventions publiques de Jean-François Mattéi, au café d'actualité d'Aix-en-Provence en février 2014

Une des dernières interventions publiques de Jean-François Mattéi, au café d'actualité d'Aix-en-Provence en février 2014

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Une nouvelle section se crée à Avignon

19 Mars 2015, 07:25am

Publié par AF Provence

Ce 11 mars 2015, une vingtaine de personnes se sont réunis à Avignon pour le lancement officiel de la nouvelle section jeunes d’Action française. Des cadres de l’Action française Provence étaient présents pour parrainer cette officialisation et apporter à la jeune section du matériel de propagande.

Bonne chance à la nouvelle section.

Contact : avignon.etudiants@actionfrancaise.net

 

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Elections et représentation

16 Mars 2015, 23:44pm

Publié par AF Provence

Les élections départementales qui vont bientôt avoir lieu ne paraissent pas passionner les Français. Ceux qui s'y intéressent les analysent comme un moyen de dire ce qu'ils pensent du gouvernement. On est loin du but officiel qui est d'élire des gestionnaires des questions locales. Mais la république contamine tout avec sa fièvre partisane permanente. Elle confond élection et représentation.

Il est donc très utile de regarder cette vidéo de TV Libertés, mise en ligne le 10 mars dernier. Dirigée par Pierre de Meuse, cette émission traite principalement des Institutions représentatives de l'ancien régime et démontre que contrairement à une opinion trop répandue, l'ancienne France avait une Constitution. Pierre de Meuse indique de surcroît que ce retour vers notre Histoire d'avant 1789 nous aide aussi à comprendre le temps présent.     

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Les Aixois disent non à l'hypocrisie

15 Mars 2015, 12:39pm

Publié par AF Provence

Même si elles n'intéressent pas beaucoup les Français, les prochaines élections départementales vont permettre aux politiciens d'occuper des postes obtenus en faisant n'importe quelles promesses.

Les militants aixois de l'AF ont dénoncé l'hypocrisie des profiteurs du système républicain. Leurs tracts, accompagnés de vente du journal, ont été très bien accueillis sur le marché d'Aix-en-Provence.

Les Aixois disent non à l'hypocrisie
Les Aixois disent non à l'hypocrisie
Les Aixois disent non à l'hypocrisie

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Incroyable! Une rue pour un patriote français!

14 Mars 2015, 20:11pm

Publié par AF Provence

Hélie de Saint-Marc a sa rue à Béziers

08110Robert Ménard, maire de Béziers, a changé le nom de la rue du 19 mars 1962, qui fait référence au cessez-le-feu (non respecté par les terroristes du FLN) de la guerre d'Algérie, en lui donnant le nom d'Hélie Denoix de Saint-Marc, engagé à 19 ans dans la Résistance, déporté à 21 ans, condamné à mort par les Allemands, héros de la Légion étrangère, putschiste contre le général De Gaulle puis condamné, sorti de prison en 1966, réhabilité en 1978, écrivain à succès, grand-croix de la Légion d'honneur en 2001.

Pour Valls, c'est "rance". Cet homme ne respecte rien.

(texte publié sur le site du salon beige)

 

 

Mais c'est vrai que c'est "rance" de donner un nom de rue française à un patriote français !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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L'Affaire Maurras

14 Mars 2015, 12:22pm

Publié par AF Provence

Charles Maurras pendant son procès

Charles Maurras pendant son procès

 

Un étrange ouvrage vient de paraître. L'auteur en est Jean-Marc Fédida, avocat, qui entend "revisiter" le procès de Charles Maurras, procès qui s'est déroulé du 24 au 27 janvier 1945 à Lyon.On pensait portant que tout avait été dit sur le sujet.

Après un guet-apens pitoyable, Charles Maurras avait été arrêté et Maurice Pujo, solidaire, s'était alors constitué prisonnier. Le pouvoir révolutionnaire mis en place au lendemain de la libération de Lyon donna pour mission à un "tribunal" de condamner à mort Charles Maurras après un simulacre de procès. Las, pour eux, le vieux Maître martégal, bien que sourd, ne l'entendit pas de cette oreille et transforma le prétoire en tribune pour justifier sa politique.

Éternel provocateur, lui qui n'avait jamais porté sa "Francisque" se présenta devant ses juges avec cette insigne à la boutonnière. La première phrase qu'il prononça fut à l'intention du Ministère public : "Soyez tranquille, Monsieur l'Avocat de la République, je ne vous raterai pas". Et ensuite, à l'intention du Président :  "Ce n'est pas un procès, c'est une vaste fumisterie". Le ton était donné.

Le tribunal : un Avocat général du type "la voix de son maître", un Président balourd, des jurés "tirés au sort, conformément aux règles de la justice d’exception de l’époque, sur une liste ne comportant  que des résistants homologués par des mouvements officiels". Ces mouvements officiels, on connaît. Autant dire soigneusement choisis parmi ceux qui n'ont commencé à résister qu'après la rupture du pacte germano-soviétique... Deux accusés, Maurras et Pujo, deux conseils, Maître Goncet, avocat de Maurras, et Maître Breuillac, avocat de Pujo.

En fait, ce procès n'est pour l'auteur, Maître Jean-Marc Fédida, qu'un prétexte pour tenter de salir Maurras, et par la même occasion, faire le procès du "nationalisme français". Le seul problème est que l'auteur, manifestement, ne connaît ni l'homme, ni son œuvre. De plus, ses compétences historiques sont plus que basiques (il le montrera en se rendant ridicule au micro d'un radio nationale)Simplement, il voit avec angoisse arriver "la revanche du nationalisme" [1], et espère, avec cet ouvrage, donner quelques arguments aux loosers de l'arrière-garde anti-française.

Mais il risque de ne pas donner grand chose, ce livre n'ayant eu qu'un très faible écho : deux pages d'extraits publiés avec délice sur le sarkosiste site Atlantico, un compte-rendu laudateur sur Causeur.fr (où l'on trouve de moins en moins le meilleur, et de plus en plus le pire), compte-rendu repris sur le site de la Ligue de Défense Juive, un autre sur Roads-mag, un compte-rendu grotesque sur le Blog des arts (où un courageux anonyme arrive à faire un lien entre Maurras et la récente profanation de 300 tombes d'un cimetière juif par une bande de demeurés menés par un militant "antifa". On nous l'avait encore jamais faite, celle-là  !), un dernier compte-rendu sur Philitt. En tout et pour tout, donc, une publication d'extraits, et quatre compte-rendus qui se recopient partiellement et dans lesquels on trouve tous les poncifs anti-maurrassiens d'usage, quelques articles de complaisance dans la presse quotidienne régionale et un entretien radiophonique. Pour un très médiatique avocat parisien, pas terrible.

Quand on veut "revisiter" un procès, il faut une accusation et une défense, il faut produire des pièces. 

 

 

Brian McLeóghann.

Le 12 mars 2015. 

Texte paru sur le site Maurras actuel: http://www.maurras-actuel.com/

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Monseigneur le comte de Paris exprime son opposition à la loi du gouvernement sur la fin de vie

13 Mars 2015, 11:31am

Publié par AF Provence

 

Le chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris, vient d’exprimer son opposition au projet de loi du gouvernement sur la fin de vie, via son compte Twitter officiel :

" Président d’Honneur de la Fondation Condé je vois l’isolement tragique de la vieillesse faute de famille. Il y a peu, familles et amis entouraient le grand père mourant. Mais on a supprimé la Famille ! Maintenant une Loi aveugle veut éliminer la souffrance ? Les vieux ? Les handicapés ou mal formés de naissance ? Cela me rappelle quelque chose. " Henri comte de Paris

Suivez Monseigneur le comte de Paris sur twitter et faites connaitre sa pensée autour de vous https://twitter.com/SARcomtedeParis

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Sainte Jeanne d'Arc et la délivrance de la France

10 Mars 2015, 19:13pm

Publié par AF Provence

Dans le cadre de ses conférences mensuelles, Henri PRABIS, professeur agrégé d'Histoire, présentera:

 

"SAINTE JEANNE D'ARC ET LA DÉLIVRANCE DE LA FRANCE"

 

de 10 h 30 à 12 h au lycée St Joseph les Maristes, 22 rue Ste Victoire, à Marseille (6ème).

Sainte Jeanne d'Arc et la délivrance de la France

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La République contre les travailleurs

9 Mars 2015, 19:08pm

Publié par AF Provence

 (article paru dans L’Action Française 2000, 5 mars 2015)

Le 2 mars 1791, l’Assemblée constituante abolissait les corporations, à travers le décret d’Allarde. Le 14 juin suivant, la loi Le Chapelier interdisait la reformation de toute coalition professionnelle. Ainsi s’ouvrit l’ère “Le Chapelier”, dans laquelle toute représentation professionnelle fut bannie, jusqu’à son abolition en 1884. Il s’agit d’une page méconnue et pourtant centrale de l’histoire de la Révolution, dont les héritiers répètent ad nauseam qu’elle fut faite au nom du peuple, n’a pas hésité à priver le monde du travail de structures séculaires qui organisaient sa défense tout en garantissant un contrôle de la production en termes de qualité.

 

Ce triste anniversaire est une excellente occasion pour rappeler que Révolution, République et libéralisme sont un. Depuis le XIIIe siècle, l’artisanat et une partie de l’industrie se déployaient pour une large part dans le cadre corporatif. Une corporation réunissait l’ensemble des artisans d’un même métier de la même ville, selon une organisation hiérarchisée : maîtres, compagnons et apprentis. Ces métiers bénéficiaient d’un statut, accordé par le roi ou une municipalité, leur donnant une personnalité juridique, définissant leurs privilèges et leurs devoirs. Le respect de la règle du métier, la défense de celui-ci – face aux autorités et à la concurrence – et la formation des apprentis étaient la responsabilité des maîtres. La principale fonction de la corporation était de soumette ses membres à une stricte discipline professionnelle collective dans le but de fabriquer un produit de qualité au prix juste. Au XVIIIe siècle, les corporations mènent un combat désespéré contre la montée du capitalisme marchand. En effet, le grand combat des libéraux, tels Vincent de Gournay ou Turgot, a été, tout ce siècle durant, de détruire les corporations, au nom de la sacrosainte “liberté du travail”.

L’avènement du libéralisme

La Révolution, avènement du libéralisme, ne pouvait manquer de jeter à bas ces obstacles au libre marché, en privant au passage les travailleurs de structures pour se défendre. À travers le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier, se lit une volonté des nouveaux maîtres de la France d’empêcher les travailleurs de défendre leurs intérêts. L’État républicain naissant voit en effet dans les corporations un dangereux contre-pouvoir. Entre la défense de la liberté du travail et celle des salariés, la Révolution bourgeoise avait fait son choix. La République ne reconnaissant que les individus et l’État, sans intermédiaire, la liberté d’association, d’ailleurs absente de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, constituait une atteinte à la liberté individuelle. Ainsi, l’idéal du marché unifié autorégulateur, fondé sur l’offre et la demande et la libre concurrence entre producteurs, ne souffre aucun corps intermédiaire : il implique, au contraire, la liberté du marché, passant par l’universalisation des droits, l’uniformisation et la liquéfaction des sociétés. Il fallut donc supprimer toutes les barrières, d’où une lutte contre les privilèges, y compris ceux qui protégeaient certaines catégories populaires. Dans le même temps, le libre contrat devait devenir la base des rapports sociaux. La relation professionnelle devint un simple face à face sans arbitre, supposément égalitaire, entre le salarié et l’employeur. L’ouvrier devint suspect pour l’ordre public, comme l’illustra la mise en place du livret ouvrier, sous l’Empire (1803).

Catholicisme social

En réaction au régime “Le Chapelier”, dès le début du XIXe siècle, les milieux royalistes et catholiques proposèrent une alternative face à la paupérisation croissante des classes laborieuses. Ainsi naquit le catholicisme social, dans l’urgence de l’industrialisation galopante et de ses terribles conséquences sociales. Il déboucha sur une critique globale des structures sociales et économiques, des institutions et des mœurs du monde issu de 1789, dans un sens traditionnel, chrétien et corporatiste. Du fondateur de l’école sociale légitimiste, le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemon, auteur d’une Économie politique chrétienne (1834), à Albert de Mun, en passant par René de la Tour du Pin ou encore Armand de Melun, Mgr Freppel, les milieux royalistes témoignèrent d’une sincère et constante volonté de protéger les travailleurs face au Capital libre. Cette lutte politique contre le libéralisme passa par la défense du dimanche chômé, la protection des femmes et l’interdiction du travail des enfants, la prévention contre les accidents du travail ou les aléas de la vie. Ce sont enfin ces catholiques sociaux qui furent les porteurs du principe corporatif à travers, entre autres mesures, la promotion du principe des retraites ouvrières et paysannes payées à partir de caisses corporatives autonomes. Nombre de leurs propositions essuyèrent le refus catégorique des républicains de gauche comme de droite, ou furent repoussées à l’après 1918.

Proposer une alternative

Aujourd’hui, la question corporative semble être passée au second plan ; cependant, la violence prédatrice du libéralisme n’a jamais été aussi visible. Alors que la non-civilisation libérale subit une nouvelle crise dont elle est coutumière, c’est à nous, nationalistes intégraux, qu’il convient de proposer une civilisation alternative, dont le socle reconnaîtrait la dimension organique de la société française : « Associons sans exception depuis les plus simples manœuvres, les suprêmes grands chefs, leurs collaborateurs de tous rangs, et, dans la vérité de la vie nationale, assurons-nous les occasions et les moyens de débattre l’ensemble et le détail de nos intérêts ! Cet organisme latéral doit devenir, soit aisément, soit difficilement, mais très sûrement, fraternel. Pourquoi pas ? L’Union du Syndicat est étroite et directe, elle le restera. Il peut y avoir une autre union large et durable aussi, comparable à ces unions territoriales qui rassemblent pauvres et riches, dirigeants et dirigés, dans le corps et le cœur d’une même patrie. Ce sera la Corporation. » (Charles Maurras, Mes Idées politiques, 1937)

Charles Horace

Action Française 2000

La République contre les travailleurs

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